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Pas vulgaire mais cru. Pas agressif mais caustique. Pas larmoyant mais pathétique. Tel est la couleur du monologue extrait de « La Femme rompue » de Simone de Beauvoir, magistralement interprété par Josiane Balasko.

Seule sur scène avec un divan, face ou dos au public qui fait tiers et qu’elle prend implicitement à témoin, elle dit la noirceur d’une vie, l’adversité, le sort qui s’acharne, l’incompréhension de ce qui lui est arrivé, ses goûts et surtout ses dégoûts, la haine versus amour qu’elle voue à sa mère et à son mari parti, le deuil de son enfant. Elle ne renie rien, ni ses choix, ni ses erreurs, surtout pas ses désirs et elle en paye le prix fort. Elle assume d’être seule et en même temps elle en crève. Elle hurle sa solitude et sa désespérance.

Une vie défile ainsi au gré des sarcasmes, des plaintes et des moqueries. Le ton et le récit rappellent les liens entre l’auteur et Violette Leduc, auteure mal aimée et assez peu lue. « L’histoire de la Femme rompue, c’est l’envers de la médaille ! » disait Simone de Beauvoir, en voulant oublier que l’envers fait partie de la médaille pour tout un chacun. C’est ce que l’on s’applique à juguler ou à dompter, à enrober d’humour et de dérision, à refouler pour pouvoir continuer à vivre. Une femme rompue – à la fois brisée et familiarisée avec ce qui lui arrive – à qui l’on a envie de ne pas trop ressembler…

Claudine Hourcadet – Février 2017

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