« Un vieil adage affirme qu’en matière fiscale, chaque niche est gardée par un molosse. Entendez un puissant lobby disposant d’un pouvoir de représailles, en général électoral. Il n’est pas absurde de mesurer la grandeur des responsables politiques à leur capacité de résistance et à leur volonté de faire prévaloir l’intérêt général sur des intérêts particuliers ». [Journal Libération, sept. 2011]
Les vieux adages nécessitent souvent quelque actualisation. En effet, à quoi les responsables politiques sont-ils réputés résister ? Et comment démêler l’intérêt général des intérêts particuliers ?
Les lobbys sont des groupes de pression défendant certains intérêts et perspectives afin de peser dans les choix politiques dans un domaine donné. Certains de ces lobbys nous semblent plus légitimes que d’autres, comme par exemple les parents d’enfants handicapés, qui ont incontestablement joué un rôle dans l’écriture de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap.
Toutes les associations de personnes ou de parents d’enfants vivant avec un handicap ne défendent pas les mêmes intérêts et leur travail n’ouvre pas non plus sur les mêmes perspectives que les groupes pharmaceutiques par exemple, ou ceux défendant les niches fiscales et autres avantages économiques spécifiques. Quoi qu’il en soit, les conséquences des décisions politiques qui prennent en compte ces intérêts et ces perspectives sont forcément coûteuses, pas qu’économiquement d’ailleurs, pour certaines franges de la population et bénéfiques pour d’autres. Les décisions politiques sont également le fruit d’influences et de négociations dont le poids est inégalement réparti, et dont les conséquences favorisent tel ou tel groupe, couche ou classe sociale.
Les politiques ont bien des choix : pas, cependant, entre l’intérêt général et les intérêts particuliers, comme si les uns et les autres existaient en soi, déconnectés de toute histoire, – ils font des choix en fonction des idéologies qu’ils véhiculent et à partir desquelles ils discriminent entre ce qui leur apparaît comme l’intérêt général et ce qui relèverait des intérêts particuliers. Parce que les politiques sont en réalité certains politiques, relevant de certains courants d’opinion, de certains dispositifs de pouvoir et/ou de soumission… Entre intérêt général et intérêts particuliers la différence est loin d’être simple, d’un seul tenant.
Oriane Délivré – Novembre 2011
Je trouve que l’intérêt général est devenu presque une forme d’utopie à bien des égards car il se mêle aisément à l’intérêt particulier. En effet, en matière de politique par exemple, nous attendons, voire subissons des décisions ( des réformes) qui vont à l’encontre de l’intérêt général. Et cela profite à l’intérêt particulier, simplement car cet intérêt particulier représente une richesse dont un pays à besoin.
Néanmoins, si on parle d’intérêt particulier, en vérité, c’est ce dernier qui pèse dans la balance et qui peut modifier l’intérêt général.
Donc cet intérêt particulier ne profite guère à l’intérêt commun.
Par exemple, nous avons un Président, qui pense intérêt commun mais qui en définitive est subordonné à l’intérêt particulier car ses dernières réformes ne vont pas vraiment dans le sens de l’intérêt général: manque d’argent dans toutes les infrastructures de notre pays, coupes de budget par besoin d’économie mais cette volonté de coupes budgétaire est très mal pensé car elle touche ceux qui bénéficient à l’intérêt général.
Je m’explique : coupes de budget dans divers domaines dont la santé, le social; certes ils ne rapportent pas directement de richesse mais penser autrement si.
On néglige les aides qui ne rapportent pas, celles qui représentent une fuite de capitaux vers certains pays et qui ne servent pas l’économie car elles ne sont pas réinjectees alors que d’autres si.
Par ailleurs, l’intérêt général, en matière d’économie serait de favoriser les richesses de son pays en diminuant la TVA sur les produits made in France pour augmenter leur achat et consommation, sans toucher à celle des produits importés comme cela les produits exportés ne ferait pas l’objet d’une surtaxation.
Enfin, l’intérêt général serait favoriser face à l’intérêt dit « de complaisance » à savoir diminuer les membres de certains cabinets ( politiques ), et en portant un peu plus d’attention sur ce qui cré des richesses ( pas seulement les lobbies) mais aussi le pouvoir d’achat qui représente une masse financière importante par la consommation.
Beaucoup de choses sont d’ordre de l’intérêt général néanmoins, la compétitivité, le désir de croissance et autres viennent un tant soit peu le grignoter.
Ces choses sont utiles mais méritent d’être repensé car elles creer des dépenses par les arrêts de travail, des nouvelles maladies et donc des trous dans la SECU !!!! Et plus de dépenses pour l’intérêt particulier !!!
Bref, quel joli monde utopique !!!
Difficile de satisfaire tout le monde, particulier ou général !!!
Il peut être utile pour un collectif sinon une société de différencier légalement l’intérêt général de l’intérêt particulier, dès lors que ce collectif se donne la peine d’élire des représentants censés mener une politique au nom du plus grand nombre.
Intérêt particulier et individualisme sont deux notions différentes.
L’intérêt particulier est commode pour défendre telle ou telle loi y compris au nom de l’intérêt général. Des fonctionnaires, des élus, des associations, représentants de la République sont bien porteurs d’une mission censée défendre l’intérêt général ou particulier, parfois l’un à travers l’autre.
Les dérives, abus de confiance et choix opérés dans le cadre d’un système capitaliste œuvrent simultanément au fonctionnement démocratique d’un pays ou d’une société. Ce constat peut renforcer un regard lucide sur ce que nous laissons faire, accomplir et sur ce que nous nous efforçons de combattre avec les forces disponibles.
Intérêt général/ intérêt particulier. Vous semblez opposer deux termes liés, impossible de traiter l’un sans convoquer l’autre. Il n’y a d’intérêt général qu’à la condition de mettre en question, en totalité ou partiellement, des intérêts particuliers et vice-versa.
Relevons une confusion (utopie ?) d’une notion qui établirait une équivalence : intérêt général = pour tous, équation qui contribue également à sa pérennité. Or la dégradation des services publics témoigne que l’intérêt général des politiques mises en place n’est pas celui du grand nombre d’usagers censés les utiliser. En ce sens et votre commentaire l’illustre, le rapport dialectique intérêt général/intérêt particulier est l’objet de controverses idéologiques et de luttes politiques. Joël Pouliquen