“Éducateur spécialisé de formation, en foyer, C.H.R.S. puis en prévention spécialisée, je suis devenu chef de service depuis 2008 puis directeur récemment pour continuer à conduire une certaine idée du travail social, mais surtout une idée certaine de l’encadrement adapté à notre secteur d’intervention”.
Pratiques Sociales : en quoi la problématique de ces Journées d’Etude et de Formation vous semble-t-elle représenter un enjeu contemporain et quelles thèses, arguments ou messages comptez-vous développer lors de votre intervention ?
Charles FERARD : Se risquer à protéger quelqu’un qui n’en exprime pas la demande, explicitement tout du moins, est bien un titre qui correspond à la prévention spécialisée, tant la liberté d’adhésion que certains érigent en « paratonnerre » (ou mais pour qui ?) générerait un risque (oui mais pour qui également ?).
Plan de mon intervention :
- Introduction brève sur l’historique de la prévention spécialisée, synthèse de ses modes opératoires
- Quels risques hier pour quels risques aujourd’hui ? Au sein du triptyque évoqué (école-famille-cité), où risque-t-on le plus aujourd’hui ?
- Prend-on un risque à protéger ? Comme il existe des familles, existe-t-il plusieurs types d’«enfances » ? Existe -t-il des enfances qui provoqueraient davantage de risques pour celles et ceux qui souhaiteraient les protéger ?
- La sécurisation du monde de travail génère-t-elle de la frilosité de la part des travailleurs sociaux, particulièrement en prévention spécialisée ? Même pour protéger ?
- Qui est légitime pour le faire ?
- La stratégie du moindre risque est-elle tenable pour nos métiers, encadrants comme éducateurs ?
- Les informations préoccupantes où/comme le signe visible de la prise de risques assumée ?
Éléments bibliographiques :
- Hatzfeld : Construire de nouvelles légitimités en travail social , Dunod Paris 1998.
- Karsz : Mythe de la parentalité, réalité des familles, Dunod 2014.