Après toute une année de travail, voici venu le temps des vacances. Quelques respirations dans un carcan d’habitudes, de réflexes, de rythmes plus ou moins effrénés. Le temps suspend son vol… ou presque ! Alors que les « congés payés » gagnent les lieux de villégiatures – du moins ceux qui le peuvent encore, ce qui est loin d’être la majorité -, les affaires publiques semblent marquer le pas : rareté des conseils des ministres, fermeture de quelques administrations, tournage au ralenti de nombre d’entreprises…
Cela dit, s’agit-il bien d’une trêve estivale ?
D’une part, tout ne s’arrête pas pendant la saison chaude. En témoignent l’augmentation constante des privés d’emploi et le train de vie qui continue à être dispendieux de certains, les grèves pour obtenir des conditions de travail moins pénibles et des lois qui passent en douce et ne manqueront pas de cueillir à froid ceux qui rentreront en septembre. Et bien entendu aussi les attentats !
D’autre part, s’il y a la trêve en été cela veut dire qu’il y a la guerre tout le reste de l’année. En effet, batailles ouvertes ou feutrées, petits ou grands arrangements trament nos modes de vie et boostent les actions individuelles et collectives. Car toute l’année, et même pendant l’été, les affaires continuent, la révolution néolibérale n’aimant ni le vide ni l’absence de profits.
Trêve estivale, avez-vous dit ?
Claudine Hourcadet – Août 2016