« Travailler dans une institution implique de se faire travailler par elle, en acquérir des gestes relativement typiques, des modes de pensée assez connotés, se sensibiliser à certaines questions et se détacher d’autres, contracter des tics et des TOC, des mots de passe et des mots qui, sans être toujours interdits, sont quand même mis de côté, deviennent peu usuels, des constructions langagières, des tournures de phrase et des tournures d’esprit, et même des tournures vestimentaires. Le projet constitue un système de contentions et d’endiguements plus ou moins poreux. «
[extrait de Dialectique du projet : trois dimensions, deux coordonnées, une logique, in Saül Karsz, Affaires sociales, questions intimes – Paris, Dunod, juin 2017, pages 149 à 195].
La dialectique des trois dimensions (1), deux coordonnées (2) et enfin d’une logique qui commande l’ensemble (3) articule les ratés, les échecs, les sorties de piste, bref les contradictions sans lesquelles aucun projet réel n’existe. Contradictions dont on peut se désoler ou qu’on peut célébrer mais qui sont et restent constitutives – pour tout dire positives, fructueuses ou susceptibles de le devenir. C’est justement ce qu’il s’agit de travailler.
Sous-parties de l’article :
(1) Trois dimensions : performative, fictionnelle, effective
(2) Deux coordonnées : coordonnées psychiques, coordonnées idéologiques
(3) Une logique d’ensemble
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Tous les articles de l’ouvrage :
Déconstruire la vieillesse
Tous des victimes ? Ponctuations sur l’idéologie victimaire
Cachez cette folie que je ne saurais voir !
Penser le suicide ?
Nécessaire, souhaitable, impossible : la santé et ses paradoxes
Dialectique du projet : trois dimensions, deux coordonnées, une logique
L’innovation sociale : c’est-à-dire ?
Objectivité indispensable, neutralité impossible
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